>> ben je pense qu'il y a plus d'éleveurs de bettas splendens et donc de bettas splendens quand on compte tout ceux qui sont répartis dans tous les pays que certaines espèces endémiques à un petit cours d'eau, petit lac ou je ne sais quoi.
"Il n'y a pas non plus de problèmes de consanguinités dans la mesure où dame nature est là pour faire son travail justement, et éliminer tout ce qui n'est pas adapté."
Car les sujets sont homozygotes, donc "purs", donc si 2 sujets homozygotes sont purs, les descendants seront eux aussi homozygotes. Les mutations génétiques spontanées sont rarissimes, et si pas adaptés à l'environnement, en effet dame nature fait bien le travail.
Un des aspect de la sélection que l'on fait, c'est ce que dame nature ne peut pas faire dans nos bacs. Comme je l'ai déjà dit tout l'art de bien faire une sélection est de ne pas se baser uniquement sur des caractères esthétiques purement subjectifs, mais aussi sélectionner prioritairement sur des critères de solidité et de bonne santé. Jamais je ne vendrais, ni ne donnerais ou reproduirai un poisson que j'aurais détecté spécifiquement plus fragile que ses comparses.
"Après, le problème de populations de poissons isolées (souvent à cause d'intervention humaine: barrages, etc..) a pour effet d'appauvrir une espèce lorsque la population de celle-ci est trop réduite, car il n'y a plus d'échanges génétiques avec les populations voisines. Plus il y a d'individus, plus la population sera à même de s'adapter à des changements environnementaux, etc...par sélection des individus les plus aptes. Le problème, valable pour beaucoup d'espèces animales finalement, c'est qu'il y a une baisse progressive de la diversité génétique au fil des générations et qu'à terme, cela risque d'entrainer une disparition de l'espèce. Cette disparition est d'autant plus rapide chez des espèces qui ont une stratégie de reproduction: durée de vie plus ou moins courte, progéniture importante avec faible taux de survie (par rapport à une stratégie de repro: durée de vie longue, peu de repro mais taux de survie très élevé, comme l'humain)
C'est la raison pour laquelle, on entend souvent parler d'espèces en voie de disparition, même quand la population présente encore plusieurs milliers d'individus (l'échelle de temps n'est plus la même évidemment)."
>> Les espèces ne disparaissent pas comme ça toutes seules spontanément, si elles disparaissent, c'est comme tu l'a dit dû à un agent extérieur, qui est presque toujours l'Homme. Soit par pollution, soit par perturbation de la chaine alimentaire, destruction/modification du biotope etc... l'affaiblissement génétique est une
conséquence et non une cause.
Si tu ne perturbes en aucune manière que se soit un biotope et une espèce endémique même à un petit territoire avec une population limitée, elle n'a pas de raison de disparaître spontanément, car s'il y a mutation génétique spontanée et qui n'est pas viable, Mère-Nature comme tu l'as dit fera son travail de sélection naturelle.
Le betta splendens de sélection existe depuis des siècles, s'il y avait réellement un affaiblissement génétique il aurait disparu ou du moins il serait en phase de l'être, ce qui n'est pas le cas pour le moment (justement, d'où l'importance de faire une sélection raisonnée). Le betta splendens de forme sauvage, lui, par contre est en voie de disparition, la faute à l'Homme, qui pollue, détruit son biotope etc....
Exemple, le betta splendens de sélection est plus tolérant en matière de paramètres de l'eau par rapport à son homologue sauvage. Je n'ai pas fait l'expérience moi-même, mais je doute que le sauvage tu peux le mettre dans de l'eau de conduite dure et riches en nitrates, comme on fait avec celui de sélection. Bon après, comme avec toute espèce de poisson sélectionnée ou non, tu ne peux pas aller à l'encontre de ses besoins spécifiques naturels, y'a un minimum à respecter.
La sélection comme je l'ai déjà dit doit être faite de façon raisonnée et raisonnable, et ne pas sur-sélectionner, ne pas atteindre les dérives. Une fois ta souche stable et surtout
saine, tu peux apporter de sang neuf bien choisi pour ne pas perdre en diversité, et donc adaptabilité et autres...
Les gros problèmes dû à la consanguinité, sont surtout dûs à une sélection irraisonnée et pas spécialement à la consanguinité elle-même. A trop vouloir faire passer certains critères de "beauté" avant d'autres plus importants comme la santé , on a crée des tares.
"Pour en revenir à la sélection des bettas et autres, je pense que le problème est sensiblement le même, en réduisant la diversité génétique par sélection (malgré les échanges de souches), tu fragilises la souche."
>> Sauf si tu fais attention, et c'est toute la difficulté. Et justement ne pas chercher à trop réduire.
"Je pense que les exemples sont nombreux dans le monde du vivant. Par exemple, on dit souvent que les fruits et légumes "anciens" sont plus robustes que ceux sélectionnés pour leur gout, taille des fruits, etc..."
>> justement, ils ont subit une "mauvaise" sélection, ou du moins une sélection qui sort d'un cadre raisonnable. On a préféré sectionner le rendement, l'aspect etc... au détriment de la solidité.
Je me répète, une sélection bien menée est justement de rester dans le raisonnable, et de ne pas trop aller à la dérive. Et de se faire aider par plus expérimenté que soit. J'en suis qu'a ma troisième repro.
Enfin ce que j'avance, c'est ce que j'ai appris, et ce que je pense.